Hypersexualité, dépendance sexuelle, addiction au sexe, une souffrance à ne pas négliger.
- Jérome
- 13 févr. 2019
- 2 min de lecture
hypersexualité n’a été inclues dans la catégorie des dépendances (alcoolisme, jeu pathologique, toxicodépendance, etc.) que relativement récemment. C’est vers la fin des années 70 que Patrick CARNES classe certains comportements d’hyperactivité sexuelles en dépendance, d’autres resteront inscrit au DSM-IV en tant que maladies mentales.
Tout d’abord il est primordial de définir ce qu’est une dépendance. En psychiatrie clinique, une personne est dépendante lorsqu’elle « aliène sa liberté et organise son existence autour d'un produit ou d'un comportement ».

La dépendance au sexe relève d’une sorte de désir insatiable. « C'est un besoin, s'ils ne le font pas ils deviennent anxieux voire irritables. Pour un dépendant, l’acte sexuel est un manque qu’il doit assouvir. Il est constamment en demande et use de moyens souvent un peu lourds. Comme dans toutes addictions, si le ou la partenaire est dans l’incapacité de satisfaire la demande cela déclenche chez le dépendant des réactions irritables voire agressives. Il n’hésitera pas à mettre la pression et même à culpabiliser l’autre en lui précisant que c’est le partenaire qui n’est pas normal, pas le dépendant » précise Florence Thibault, professeur de psychiatrie. Les comportements qui permettent de mettre la dépendance en lumière peuvent être, entre autres, des relations sexuelles anonymes avec des partenaires multiples, des aventures en série bien qu’il existe un engagement dans une relation stable, la fréquentation assidue de bars spécialisés, de clubs ou sauna libertins, de studios de massages érotiques ou de librairies pour adultes. Un comportement exhibitionniste, une tenue vestimentaire et un comportement en public favorisant des entrées en relation sans équivoque…
Toujours selon Florence THIBAULT, l’un des symptômes de la dépendance sexuelle est la multiplicité des partenaires et de relations intimes même s’ils sont en couple : les dépendants sexuels vont voir ailleurs. Ils ont des amants ou des maîtresses, ils utilisent des sites érotiques etc. Accro aux sentiments amoureux, les dépendants sexuels peuvent aussi être dépendants aux sentiments. L’excitation de la séduction est leur moteur une fois celle-ci accomplie, ils recommencent avec une autre relation.
Il est important de faire comprendre à son partenaire dépendant qu’il doit se faire soigner.
L'utilisation de sextoys, les films pornographiques, l'échangisme ou encore le sadomasochisme peuvent faire partie d'une sexualité normale. Cependant il y a dépendance lorsque ces comportements sont dictés par des besoins irrépressibles, qu'ils sont répétitifs et qu'ils interfèrent avec les activités quotidiennes voire les relations sociales. La personne rencontre des difficultés de gestion du temps et constate une souffrance.
Environ 1% de la population féminine et 5% de la population masculine sont concernés. Le trouble apparaît après l’adolescence et les causes en sont les traumatismes, l’éducation, les antécédents familiaux et la vie sociale.
Conséquence pour la personne (et son entourage) : honte, culpabilité, impuissance à contrôler le comportement, lorsque la personne est engagée dans une relation régulière la rupture est fréquente, dépenses d’argent parfois inconsidérées (frais d’abonnement à des sites spécialisés, achat d’accessoires, de tenues spécifiques, etc), contraction d’IST, engagement dans d’autres comportements négatifs (drogue, alcool, dépression, suicide).
Dans un traitement de l'hypersexualité on recherchera à faire cesser le comportement inapproprié sans toutefois, bien sur, supprimer complètement la sexualité. Une psychothérapie, une thérapie familiale, des thérapies de santé naturelle et certains soins holistiques peuvent être entrepris. Le travail sera centré sur les réglages de l’estime de soi, le renforcement corporel, les nettoyages émotionnels, etc.
© Être & Nature 11/06/2015
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